vendredi 31 août 2007

La migration des oiseaux au Cap de la Hève

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C'est récemment qu'on a découvert l'importance de ce lieu de passage qui en fait le second site de migration diurne d’oiseaux en Normandie (après les falaises de Carolles dans la Manche). En effet, chaque année on estime à 400 000 oiseaux en migration active Cliquez pour agrandir(c'est-à-dire qu'ils ne font que passer, sans halte) entre la mi-août et la mi-novembre et probablement plus en migration nocturne ! Ces oiseaux volent en continu du lever du jour jusqu’en milieu de journée et se concentrent au dessus du cap de la Hève en raison de sa configuration géographique à l’embouchure de l’estuaire de la Seine.


Cliquez pour agrandirLes oiseaux décollent du pays de Caux (des valleuses et plateaux) le matin. Passé le cap de la Hève, leur vol est plus diffus sur la ville. Sur le cap, les oiseaux sont visibles depuis le sentier du littoral. Ils migrent parfois très bas à moins de 200 mètres et se dirigent vers le sud. Ils sont identifiés grâce à leur silhouette, à l’allure de leur vol, à leurs cris. Durant une matinée d’observation, nous pouvons compter jusqu’à 30 000 oiseaux et parfois plus : le 27 octobre 2005, 69000 oiseaux au cours de la matinée, pendant la période de la transat Jacques Vabre !!

L’origine septentrionale et orientale de ces oiseaux en transit migratoire ne fait pas de doute.Etourneau - Cliquez pour agrandir Les plus communs sont l’étourneau sansonnet, le pinson des arbres, le pipit farlouse, l’alouette des champs, la grive musicienne, la grive mauvis, le pinson du nord, le tarin des aulnes ou la linotte mélodieuse mais presque 130 espèces ont déjà été répertoriées ! Certaines espèces comme le tarier pâtre oriental ou le pipit de richard ont été observées et sont issues de contrées sibériennes !

L’observation de la migration active est un spectacle remarquable mais qui dépend de la météorologie. Les oiseaux sont sensibles aux variations climatiques et les plus fortes concentrations d’oiseaux sur ce cap se font lorsque les vents sont de secteur sud et lorsque nous bénéficions d’une fenêtre anticyclonique avant l’arrivée d’une perturbation. Il est alors possible d’anticiper et de prévoir les plus gros passages de fin octobre ou début novembre et l’observation dans ces moments de forte affluence est fabuleuse !

Les observations effectuées au cap de la Hève permettent d’enrichir la "Mission migration" coordonnée au niveau national par la Ligue pour la Protection des Oiseaux. (voir rubrique "Pour aller plus loin").

Pascal Provost
Ornithologue


Pour "oiseauxmigrateursdelaheve.blogspot.fr"

vendredi 24 août 2007

Suivez-le guide...

Quand et où observer ?

L’observation de la migration au cap de la Hève doit avoir lieu au petit matin, heure d’activité maximale des oiseaux.
Il suffit de se poster à partir de 7h30 ou 8h (au moment où le soleil fait son apparition dans le fond de la vallée d’Ignauval) au niveau du blockhaus en face du virage en épingle à cheveux, où démarre le sentier littoral qui longe les hautes falaises. En règle général, la migration bat son plein en début de matinée et commence à diminuer d’intensité en fin de matinée vers 12h. Le point d’observation est intéressant car il permet de noter les oiseaux en mer et les oiseaux passant dans la vallée quand le front migratoire est large. Bien sûr, c’est l’endroit le plus stratégique pour voir passer la grande majorité des oiseaux passant par le cap de la Hève. Lors des passages importants, pour se rendre compte de leur provenance, il suffit de jeter un coup de paire de jumelles sur le plateau de Dollemard !

Avec quels matériels observer ?

Observer avec une bonne paire de jumelles est indispensable pour satisfaire la passion de l’ornithologue amateur ou le simple curieux de nature. Autrement pour observer de loin, il sera possible d’utiliser un télescope monté sur trépied. Il représente un avantage en terme de confort d’observation pour les oiseaux posés en haut des buissons, sur un chemin ou sur le haut d’une cheminée.
La tenue du parfait naturaliste ou ornithologue de la Hève doit être discrète et pratique. Une veste imperméable et chaude est conseillée, de même qu’une paire de chaussures de sport ou de randonnée. Les vents sont parfois violents et les températures parfois très fraîches en haut des falaises, prévoyez un bonnet et une écharpe !

Comment apprendre à identifier les oiseaux en migration ?

Le plus souvent, lorsque les oiseaux vous survoleront, il vous suffira d’observer et d’écouter. Les oiseaux, lorsque les vents sont assez forts et de secteur sud n’hésitent pas à voler à basse altitude. Pour identifier un oiseau, il faut repérer plusieurs critères :

-Le plumage de l’oiseau (barres alaires blanches, ventre jaune, rectrices blanches...)
-La silhouette (longue queue, tête courte, longues ailes...)
-Le comportement de vol (saccadé, rectiligne, onduleux...)

Pendant les observations, vous pouvez vous munir d’un bloc-note plastifié et d’un crayon à papier pour consigner vos observations. Ceci vous permettra de progresser rapidement !

L’homme peut apprendre à reconnaître un oiseaux qu’il ne voit pas, de la même manière que les oiseaux le font entre eux, grâce à son chant et à ses cris. C’est pourquoi il est intéressant de connaître le répertoire vocal spécifique à chaque espèce d’oiseau.
L’oreille de l’observateur s’affine progressivement, en même temps que s’allonge la liste des espèces qu’il est capable de reconnaître au seul chant ou cri. Les cris sont les seuls indices de l’activité migratoire intense nocturne. Fin octobre ou début novembre, le calme de la nuit havraise est parfois interrompu par des cris fins et traînants tsîîîh qui permettent d’identifier une grive venant des forêts scandinaves : la grive mauvis !
Ainsi, outre l’observation visuelle, il faut aussi prêter l’oreille car la plupart des petits oiseaux ont pour habitude de lancer des cris de contact pendant leur vol migratoire. Ceci leur permet de communiquer au sein du groupe et de rester solidaire !

M'as-tu vu ?

Plus de 130 espèces ont déjà été observées au Cap de la Hève. Les plus communs sont l’étourneau sansonnet, le pinson des arbres, le pipit farlouse, l’alouette des champs, la grive musicienne, la grive mauvis, le pinson du nord, le tarin des aulnes ou la linotte mélodieuse. On observe quelques rapaces comme l'epervier d'Europe ou le busard saint-martin.

Le pinson des arbres, Fringilla coelebs
Coelebs du latin Caelebs (célibataire). Cette appellation viendrait de la séparation habituelle des mâles et des femelles en dehors de la saison de reproduction. En Suède, où Linné a décrit l’espèce, les mâles ne semblent pas migrer autant que les femelles pendant l’hiver, à l’inverse des femelles et des jeunes.
Passereau de la taille d’un moineau domestique, on peut l’identifier en vol migratoire grâce à ses épaules, barres alaires et rectrices externes blanches. La coloration dominante est brune avec des teintes orangées sur les parties inférieures chez le mâle. Le cri de vol est un "yup" doux caractéristique.

L’étourneau sansonnet, Sturnus vulgaris
De la taille d’une petite grive, l’étourneau est une espèce facile à identifier. Sa coloration est plutôt foncée avec des reflets verts métalliques. L’espèce est grégaire et peut former des dortoirs importants en ville (comme à la gare du Havre) ou dans les marais. Des contingents massifs venant d’Europe du Nord et de l’Est gagnent l’Europe occidentale à l’automne. En migration, sa vitesse de vol atteint les 50 km/h et son vol est puissant et rectiligne.

Le tarin des aulnes, Carduelis spinus
Le tarin est un oiseau lié aux forêts de conifères en saison de reproduction. Pendant la saison hivernale, l’espèce recherche généralement des zones humides et les endroits ouverts où elle se nourrit de graines d’aulnes.
Les oiseaux septentrionaux hivernent en Europe de l’Ouest à partir du mois de septembre. Cependant, sa répartition hivernale va dépendre nettement de la disponibilité en nourriture. Ainsi, nous avons des années « à tarins » et des années « sans ». Les cris pendant les passages sont typiques : tsî-e ou tlîe fréquents et le vol est assez désordonné.

Journal de vol

Les migrations les plus spectaculaires se font au printemps et à l'automne, mais on peut observer les oiseaux migrer au Cap de la Hève dès la mi-août.

L’observation de la migration active (les oiseaux ne font que passer, sans halte) est un spectacle remarquable mais qui dépend de la météorologie. Les oiseaux sont sensibles aux variations climatiques et les plus fortes concentrations d’oiseaux sur ce cap se font lorsque les vents sont de secteur sud et lorsque nous bénéficions d’une fenêtre anticyclonique avant l’arrivée d’une perturbation. Il est alors possible d’anticiper et de prévoir les plus gros passages de fin octobre ou début novembre et l’observation dans ces moments de forte affluence est fabuleuse !

Ainsi, des conditions météorologiques particulières peuvent donner lieu à une véritable « pluie » de migrants : parfois si peu nombreux à la Hève, on compte soudain des centaines, voire des milliers d’oiseaux dans le ciel ou dans les buisssons. Cette abondance témoigne du passage d’une migration.

mardi 21 août 2007

Pour aller plus loin

Vous souhaitez en savoir plus sur la migration, les oiseaux, les associations locales ou même les blogs de la région havraise : c'est ici !
Si vous souhaitez ajouter un lien, envoyez un mail à courrier@ville-sainte-adresse.fr

Le cap de la Hève - Sainte-Adresse
- Ville de Sainte-Adresse
- Office de tourisme du Havre
- Phare de la Hève
- La Hève
- Cartes postales anciennes de Sainte-Adresse
- Viking Vol libre (association de Parapente + video)
- Funboard 76 (association de planche à voile)

Estuaire Normand et ornithologie
- Patrimoine naturel du Pays de Caux et de l'esturaire de Seine (voir notamment rubrique thèmes>faune>oiseaux)
- Réserve naturelle de l'estuaire de Seine
- Groupe Ornithologique Normand
- Maison de l'estuaire
- Conservatoire du littoral
- Ligue pour la protection des oiseaux
- Réserves naturelles

Le Havre (blog)
- Cartes postales anciennes du Havre (Bernard)
- Ici Le Havre
- Le Havre, Terre de Normandie
- Le Havre en images (Rob)
- Le Havre en photo (Géo)
- Le Havre en vues (Thiemon)
- Le Havre et ailleurs (Tce76)
- Le Havre et sa région (Scapho76)
- Le Havre et son paysage (legends13)
- Le Havre, ma ville (Olivier)
- Le Havre mémoire (Bruno)
- Le Havre passion et sa région (Ajt)
- Le Havre Porte-Océane (Fred76)
- Objectif LeHavre (Yllen)
- Photo ma ville (Jacques)
- LH City (Skonx8)
- Havre Aplemont Photo (GL)
- Lumières de Seine et d'ailleurs (Gbx)
- Normandie 76 (Chantalia)
- Paysages du Havre et d'ailleurs (Jake)
- Photos du Havre et de sa région (Niavlys76)
- Photos du Havre et ses environs (Roscot)
- Photos et poèmes (Chromatic)
- Tranche de vie (jeanmilehavre)
- Entre ciel et Terre
- Port du Havre

vendredi 17 août 2007

La migration

"Le peuple migrateur", film de Jacques Perrin, nous a fait voyager de l'arctique à l'antarctique, illustrant avec lyrisme l'exploit de ces petits animaux parcourant des kilomètres à chaque automne et printemps, suivant une route et un instinct sans faille. A la fois fascinés et interrogateurs, on se demande ce qui les poussent, comment ils se repèrent, choisissent et mémorisent leur itinéraire…

Pour en savoir plus sur la migration des oiseaux en France :
La France à tire-d’aile comprendre et observer les migrations d’oiseaux. De Philippe J. Dubois et Elise Rousseau aux éditions delachaux et niestlé, Paris, 2005.

L'automne et le printemps sont les périodes des grandes migrations. C'est à ce moment que les observations sont les plus fascinantes de part le nombre d'oiseaux et la variété des espèces. Les oiseaux vont prendre leur nouveaux quartiers, pour des raisons climatiques mais surtout pour trouver de la nourriture plus abondante et se reproduire.


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Selon leurs capacités certains vont longer les terres lorsque d'autres vont traverser les mers sans s'arrêter. Pour préparer leur voyage, ils font des réserves de nourriture qu'ils épuiseront durant leur long voyage. Certains doublent même leur poids !


Pour se repérer dans l'espace et atteindre leur lieu de séjour, les oiseaux s'orientent le jour à l'aide du soleil (ils sont sensibles aux rayons ultra-violet) et la nuit grâce aux étoiles. D'autres encore sont sensibles au champs magnétique de la Terre. En cas de doute, il leur reste encore la possibilité du "pilotage à vue". Ils sont en effet capables de mémoriser des repères topographiques tels que les cours d'eau, les vallées et cols, et même des grands édifices !

Certains oiseaux migrent davantage le jour, d'autres la nuit. Les oiseaux savent profiter de conditions climatiques avantageuses pour économiser leur forces. C'est ainsi qu'en fonction des prévisions météorologiques on est désormais capable de prévoir et anticiper les départs d'oiseaux…


Le Cap de la Hève

Cliquez pour agrandirLe Cap de la Hève, se situe sur la commune de Sainte-Adresse, au nord-ouest de la Ville du Havre, en Seine-Maritime (76). Il domine d'une centaine de mètres de falaises, l'embouchure de la Seine : à l'est,Cliquez pour agrandir Le Havre, au sud, Honfleur et Deauville, à l'ouest Cherbourg et au nord, la côte d'Albâtre et… l'Angleterre. A voir, boulevard Félix Faure, à mi-hauteur de la falaise, la table d'orientation sur le site du Balcon de l'estuaire.


Cliquez pour agrandirDe tout temps le Cap de la Hève fut un lieu d'observation, de signalisation et de défense. Jusqu'en 1914 les militaires y refusèrent même toute construction d'habitation. Cliquez pour agrandirOn y construit au 18è siècle l'un des premiers phares de la côte normande. Les batteries fortifiées que l'on trouve le long du sentier littoral témoignent du passé de ce lieu de défense.

Cliquez pour agrandirLe Cap de la Hève est un spot prisé des surfeurs et wind-surfeurs et les oiseaux sont bien les premiers à nous le prouver !

Le Cap de la Hève est un site protégé appartenant au Conservatoire du Littoral. Il est sillonné d'un sentier aménagé et entretenu par Aquacaux, Cliquez pour agrandirqui permet de poursuivre la balade le long de la falaise. L'ancien terrain de la Marine Nationale, à côté du sémaphore, acquis récemment par la Ville de Sainte-Adresse est ouvert au public : un nouveau lieu d'observation de l'estuaire, des couchers de soleil et des passages des oiseaux…